MARS l593.                                36l
garnisons, sans respect aucun des lieux saints, de l'âge et sexe, ni du parti : les Etats en ont écrit au duc de Mayenne, et le prient de donner ses ordres pour em­pêcher lesdits désordres, et de vouloir ordonner aux gouverneurs et seigneurs des villes, ou commandans des armées et de garnisons et autres, de ne plus per­mettre la levée des tailles et contributions en deniers, bleds, vins et autres vivres, sinon par des lettres pa­tentes duement signifiées et enregistrées. Cet ordre sera observé, en ce temps, comme mille autres.
Il fut encore deliberé d'écrire à tous les députés nommés par les villes de se rendre au plustost à rassem­blée des Etats généraux, et entre autres aux princes qui ne s'y étoient point rendus : entre autres au duc de Guise, qu'ils conjurent au nom de Dieu, auquel ils sont assemblés, de venir en la plus grande diligence qu'il lui sera possible à ladite assemblée, pour ne point perdre la bienveillance des Etats et du peuple, et la gloire de sa maison; l'assurant que sa presence sera pour eux une puissante armée pour la ruine des enne­mis de l'Etat.
Ensuite fut luë une lettre des maires et eschevins de la ville d'Orleans, contenant un triste détail de la misere dans laquelle cette ville est réduite depuis six ans, étant bloquée jusques sur les fossez, et privée de tous moyens payant porté sans aucune aide les frais des garnisons et des pauvres habitans ; étant le théâtre sur lequel l'ennemi joue ses plus cruelles tragédies, sans qu'on en ait eu jusques ici aucune commisération , quelques remontrances que cette ville ait faites à Son Altesse le duc de Mayenne. Et finissent ladite lettre, ' qu'en vûe dc Ieur fidélité et de leur affection ils s'inte-
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